Paris is full of cowboy ghosts
Lounis Baouche

Exo Exo, Paris ¡ new address ! 34 rue Albert Thomas 75010
October 16 – November 25, 2023

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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris

Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris

Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, Profile photo has been changed, 2023
Clay, faux suede, acrylic on canvas
172 x 70 x 5 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, La roulette Russe (Russian roulet), 2023
Acrylic on canvas
85 x 106 cm
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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, C’est étrange le grillon ne chante pas quand il y a un étranger, 2023
Acrylic on canvas
80 x 110 cm
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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, Wanted, 2023
Pencil on paper
112 x 77 cm
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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm each
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Let’s justice be done, detail, 2023
3d print, pencil on paper
30 x 30 x 4 cm
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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris

Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, Les neufs salopards, 2023
Acrylic on canvas
143 x 103 cm
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Lounis Baouche    Lounis Baouche
Lounis Baouche, Love letter & Blanc, 2023
Ink on rice paper
32 x 28,5 x 10 cm each
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Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris

Paris is full of cowboy ghosts, Lounis Baouche, 2023
Exo Exo, Paris
Lounis Baouche
Lounis Baouche, Jack Damian milk, 2023
Resin, acrylic paint
26 x 9,5 x 9,5 cm
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Lounis Baouche
Lounis Baouche, Poupée Calamity, 2023
Resin, acrylic paint
26 x 9,5 x 9,5 cm
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*English below*

Quand je rencontre Lounis Baouche pour la première fois et que je l’interroge sur les cowboys invités dans cette nouvelle série de travaux, il évoque rapidement les codes qui irriguent l’imaginaire collectif : « le cowboy est toujours prêt à tirer sur l’ennemi, solitaire, misogyne, imposant ». Ce mythe formulé à partir de l’histoire complexe d’une nation s’est exporté à l’étranger, et avec lui un lot de significations au centre du travail de Lounis. À travers des personnages allégoriques et une esthétique de la bande dessinée et du cartoon, son œuvre interroge en effet les rapports sociaux humains et les dynamiques de pouvoir qui y sont liées. Pour sa première exposition personnelle en France, il se réapproprie la figure du cowboy et les mythes véhiculés par le western. Il aborde la manière dont nous rêvons l’ailleurs et les territoires étrangers, ainsi que les fantasmes d’utopie qui en émanent.

Dans les souvenirs audiovisuels de mon enfance, le cowboy est un archétype viril, libre, aventureux, sans attaches qui évolue dans un univers quasi exclusivement masculin. Devenue légendaire grâce au succès des westerns, la figure du cowboy est pourtant ambiguë. L’histoire prend racine chez une population généralement non blanche, récemment libérée de l’esclavage. Être un cowboy, c’est rassembler le bétail d’un propriétaire et le mener au cours d’un voyage éreintant jusqu’à la station de chemin de fer la plus proche. C’est travailler à la survie du troupeau tout en évitant de se retrouver piétiné par ce dernier. Pourtant, dans les westerns, je n’ai jamais vu un cowboy travailler. Il est plutôt un homme sexy devenu blanc, justicier domptant la nature et imposant la civilisation quelque part dans l’Ouest, emblème d’une Amérique terre de promesses gorgée d’or.

C’est justement cet héritage ambivalent que Lounis explore. A l’instar des personnages qui traversent son travail, le cowboy est un conteur, à la fois glorieux et pathétique. Il pourrait guider les troupeaux, mais préfère les récits et filer des métaphores qui mettent à rebours le fantasme d’une terre providentielle. La réalité est quelque part entre Lucky Luke et la précarité du travailleur du début de l’ère industrielle du 19ème siècle à l’ultra-libéralisme d’aujourd’hui. Quelque part entre un succès qui se raconte et un échec qui se tait (‘Love letter, Blanc’) et qui s’incarne en une seule entité. Le cowboy est une métaphore de l’humain en ce qu’il est fragile, à la fois truand aux bonnes intentions et victime d’un système (‘C’est étrange le grillon ne chante pas quand il y a un étranger’). Il est surveillé, recherché, exploité (‘La roulette russe’) mais il est aussi un poète qui sillonne les étendues, dépasse les frontières. Il est un alter ego de l’artiste. L’ambivalence du mythe est à l’œuvre ici (‘Let’s justice be done’) où la sentence ultime serait de se transformer en pitance pour lecteur DVD c’est-à-dire devenir une fiction, un divertissement : réécrire l’histoire.

‘Paris is full of cowboy ghosts’. Paris est une version ultra urbanisée, modernisée, et uberisée du territoire désertique et romantique des westerns. Paris aussi est hantée par les espoirs déçus de poor lonesome cowboys and a long way from home1 en quête de succès, de liberté et d’indépendance et qui écrivent des histoires pour survivre et exister.

- Camille Gouin


Lounis Baouche (1994) vit et travaille à Bgayet, Algérie. Il est diplômé des Beaux-Arts de Azazga (2018). Son travail a été récemment présenté dans les expositions collectives « This Perfect Day », Exo Exo (2023) et « En attendant Omar Gatlato : Epilogue », Magasin CNAC, Grenoble (2023). Il a été résident à la Cité internationale des Art, Paris (2023) et à la Friche de la Belle de Mai, Marseille (2022) et a participé à Liste Art Fair, Bâle (2022), Abu Dhabi Art (2022) et Paris Internationale, Paris (2021). Il a également été lauréat du prix Coup de Cœur du Jury du Jeune Artiste Peintre – Société Générale Algérie Awards (2017). En 2023, son travail a fait l’objet d’une acquisition du FRAC Bretagne.


1. Titre de la chanson que Lucky Luke chante à la fin de chaque album depuis 1957.

*

When I first met Lounis Baouche and inquired about the cowboys featured in this new series of works, he quickly referred to the codes that permeate the collective imagination: «the cowboy is always ready to shoot the enemy, solitary, misogynistic, imposing.» This myth, derived from the complex history of a nation, has been exported abroad, carrying a plethora of meanings central to Lounis’ work. Through allegorical characters and an aesthetic influenced by comic books and cartoons, his work questions human social relationships and the power dynamics intertwined with them. For his first personal exhibition in France, he reappropriates the cowboy figure and the myths conveyed by the western genra. He delves into how we envision distant lands, foreign territories, and the utopian fantasies that stem from them.

In the audiovisual memories of my childhood, the cowboy is a virile archetype, free-spirited, adventurous, and untethered, existing in a nearly exclusively male universe. Despite becoming legendary through the success of westerns, the cowboy figure remains ambiguous. Its origins are rooted in a generally non-white population, recently freed from slavery. Being a cowboy means rounding up a owner’s cattle and embarking on an exhausting journey to the nearest railroad station. It is about working for the survival of the herd while avoiding being trampled by it. Yet, in westerns, I have never seen a cowboy working. Instead, he’s a handsome man turned into a white savior, taming nature and imposing civilization somewhere in the West, an emblem of an America filled with promises and gold.

It is precisely this ambivalent heritage that Lounis explores. Much like the characters that traverse his work, the cowboy is a storyteller, simultaneously glorious and pathetic. He could guide herds, but he prefers narratives and weaves metaphors that counter the fantasy of a providential land. The reality lies somewhere between Lucky Luke and the precariousness of a worker in the early 19th-century industrial era to today’s ultra-liberalism. Somewhere between a success that is narrated and a failure that remains silent (‘Love letter, Blanc’) embodied in a single entity. The cowboy is a metaphor for humanity in its fragility, a rogue with good intentions and a victim of a system (‘C’est étrange, le grillon ne chante pas quand il y a un étranger’). He is watched, sought after, exploited (‘La roulette russe’), but he is also a poet who travels across landscapes, transcends borders. He is an alter ego of the artist. The ambivalence of the myth is at work here (‘Let’s justice be done’), where the ultimate sentence would be to become a meal for a DVD player, in other words, to become fiction, entertainment: to rewrite history.

‘Paris is full of cowboy ghosts.’ Paris is an ultra-urbanized, modernized, and Uber-ized version of the desertic and romantic Western territory. Paris is also haunted by the disappointed hopes of poor lonesome cowboys and a long way from home1 in search of success, freedom, and independence, writing stories to survive and exist.

- Camille Gouin


Lounis Baouche (1994) lives and works in Bgayet, Algeria. He graduated from the Azazga School of Fine Arts in 2018. His work has recently been featured in collective exhibitions such as «This Perfect Day» at Exo Exo (2023) and «En attendant Omar Gatlato: Epilogue» at Magasin CNAC, Grenoble (2023). He was a resident at the Cité Internationale des Arts, Paris (2023) and at the Friche de la Belle de Mai, Marseille (2022), and he participated in Liste Art Fair, Basel (2022), Abu Dhabi Art (2022), and Paris Internationale, Paris (2021). He was also the recipient of the Jury’s Favorite Young Painter Award at the Société Générale Algeria Awards in 2017. In 2023, his work was acquired by the FRAC Bretagne.


1. Title of the song that Lucky Luke sings at the end of each album since 1957.